Du côté du ministère de la Santé, on estime que la Tunisie est actuellement à l’abri d’une éventuelle invasion. Sauf que le risque zéro n’existe pas, d’autant que ces parasites se propagent très rapidement.
La France connaît une invasion inédite de punaises de lit. La situation est tellement préoccupante que l’Etat a annoncé des mesures exceptionnelles, alors que plus d’un foyer sur dix a été touché. Les images des petits “épouvantails du matelas” ayant infesté plusieurs villes françaises ont fait le tour de la presse internationale. Dans l’Hexagone, les punaises de lit semblent avoir envahi les espaces publics et privés, moyens de transport, maisons, cinémas et autres. C’est la psychose !
Une situation préoccupante poussant les pays voisins et même lointains à agir face aux risques de contamination. Au Maroc, la découverte de punaises de lit à bord d’un navire de passagers en provenance de la France a inquiété autorités et population. La Tunisie a activé son système de veille aux frontières et mis en place une commission mixte.
De quoi parle-t-on au juste ? Les punaises de lit se nourrissent de sang humain. Minuscules, de couleur brun-rougeâtre à peine visibles à l’œil nu, elles sont principalement actives la nuit. Leurs piqûres peuvent provoquer des démangeaisons et des irritations de la peau. Se déplaçant, donc, de manière lente, elles migrent par l’intermédiaire des vêtements et des bagages.
Les nuisibles ne sont pas vecteurs de maladies graves
Du côté du ministère de la Santé, on estime que la Tunisie est actuellement à l’abri d’une éventuelle invasion. Sauf que le risque zéro n’existe pas, d’autant que ces parasites se propagent très rapidement. Contacté par La Presse, Samir Ouerghemmi, directeur de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement au ministère de la Santé, estime que pour l’heure, la situation est sous contrôle. Rappelant que la Tunisie a rapidement réagi en renforçant le contrôle au niveau de tous les postes frontaliers. Il explique qu’à ce jour, aucun foyer de propagation des punaises de lit n’a été découvert dans notre pays. Et d’ajouter qu’un protocole sanitaire a été mis en place pour prévenir la propagation des punaises de lit dans le pays. « Une série de mesures sera prise, notamment, l’activation de la vigilance sanitaire au niveau des points de passage terrestres, maritimes et aériens. Des équipes sanitaires procéderont au contrôle des voyageurs provenant des zones connaissant cette épidémie », a-t-il détaillé.
Interrogé sur les risques sanitaires liés à une éventuelle infestation, le responsable nous explique : « Ces insectes nocturnes préfèrent les zones extrêmement sombres, les endroits humides, les matelas, les armoires et en particulier les lits, ils se nourrissent de sang humain, leurs piqûres provoquent des manifestations dermatologiques. Cela peut prendre la forme de simples démangeaisons qui peuvent se transformer en plaques et gonflements, semblables à celles provoquées par l’urticaire ». Précisant toutefois que les risques d’infection et de transmission de certaines maladies ne sont pas prouvés.
En effet, contrairement aux moustiques, ces nuisibles ne sont pas un vecteur de transmission de maladies graves, bien que certaines études laissent croire que les piqûres des punaises de lit peuvent provoquer une diminution des globules rouges dans le sang à long terme.
Les mesures anticipatives pour éviter l’invasion
Si la Tunisie a activé les points de contrôle au niveau de tous les passages frontaliers, comme nous l’a indiqué le responsable, Samir Ouerghemmi, en installant un protocole sanitaire, une éventuelle propagation n’est pas à exclure, compte tenu du grand trafic de voyageurs entre la Tunisie et la France, également des importants échanges commerciaux.
Se déplaçant d’une manière passive, silencieuse et sournoise, dira-t-on. Les voyages et circulations de personnes facilitent leur migration vers de nouveaux endroits tapis dans les vêtements et les bagages. Cette propagation est facilitée par l’aptitude de la punaise de lit à survivre plusieurs mois sans se nourrir.
En outre, une forme de psychose peut s’installer dans un pays et avoir des répercussions psychologiques considérables auprès de la population. Ce serait le cas en France, les inquiétudes sont donc en partie fondées, puisque les risques sont effectivement élevés. Dans ce pays, leur prolifération a effectivement provoqué une forme de stress collectif, notamment dans les lieux publics et dans les moyens de transport.
Pour éviter l’épidémie et une panique générale, les autorités tunisiennes ont-elles pris toutes les mesures anticipatives qui s’imposent ?
